lundi 5 avril 2010

Alice au pays de la 3D


Je viens de voir Alice au pays des merveilles de Tim Burton. Bien sûr, je connaissais la vraie Alice, celle de Lewis Caroll, et je pensais benoîtement retrouver une adaptation plus ou moins fidèle de l'oeuvre.
Pour la fidélité, c'est raté. Tim Burton invente à sa façon de nouvelles aventures avec une Alice qui a grandi et qui est promise en mariage à un jeune garçon stupide et imbu de sa personne. Là dessus, au moment de la promesse de mariage, elle s'échappe dans son cher jardin et la voilà qui retombe dans le trou où elle était tombée toute petite.
Bien sûr, dans ces nouvelles aventures, nous retrouvons des personnages que nous connaissions déjà, l'affreuse Reine de Coeur, le lapin blanc, le chapelier, etc. Mais pour le reste, nous sommes loin, très loin, de l'univers si particulier de Lewis Caroll... Une seule lecture s'impose: celle de l'image et des effets spéciaux. La subtilité du livre de Caroll, ce qui fait qu'il échappe à toute interprétation univoque, est ici sacrifié sur l'autel de l'entertainement façon Disney...
Le film est un spectacle, certes, mais ce spectacle ne nous dit qu'une chose: qu'il faille s'étonner, nous spectateurs, non du génie de Lewis Caroll, mais de la débauche technique que représente ce film. Film dont la mise en scène confine à un certain maniérisme, où l'on reconnaît la patte néo-gothique de Tim Burton. A ce titre, le combat final qui oppose Alice en armure argentée contre une chimère ailée n'a plus rien à voir avec l'univers foldingue de Lewis Caroll. On se croirait dans Harry Potter, et c'est fâcheux.
Pour le reste, on sent bien que, depuis le succès d'Avatar, nous sommes entrés dans une nouvelle ère du cinéma -mais à quel prix? Le film à grand spectacle, c'est très bien -mais c'est mieux encore quand il y a un scénario!

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