vendredi 22 janvier 2010

Des bleus dans la tête


Ces derniers temps, comme on l'aura remarqué, pas de nouveaux messages sur mon blog. Le blues me tenaille; l'hiver est dehors et dans ma tête. Mots gelés. J'écris des poèmes. Je retravaille un manuscrit jeunesse qui devrait paraître en Avril, un sombre polar sur fond d'ésotérisme. Un autre éditeur me sollicite pour un autre roman, un polar pour les grands cette fois-ci, bien vilain et tout poisseux, mais le manuscrit est trop court, faut que je trouve à rajouter des choses, etc.

Je vais sur les sites de litterature jeunesse, je vois des auteurs qui écrivent, qui écrivent, qui publient à tour de bras. Et moi, petit homme, j'en suis à me demander si ça vaut vraiment la peine que je continue, si ça vaut vraiment la peine d'attendre 6 mois pour recevoir -souvent- une réponse négative d'un éditeur.

Mais bon, écrire ça ne se décide pas, c'est comme ça, un mouvement, une énergie qui bat, on ne peut pas aller contre. Alors, oui, je vais continuer, m'y remettre, écrire pour les mômes ou les grands, je ne sais pas... Pour le reste, voici un poème qui donnera l'exact mesure de mon humeur de ces dernières semaines:


LIMBES


Tu ouvres les yeux et c’est toujours le même décor
Le même corps la même peau ta vieille peau
Est-ce qu’on ne serait pas mieux ailleurs
Il commence à faire froid ici

Est-ce qu’on ne serait pas mieux ailleurs
N’importe où en dehors du monde
Dans l’île mystérieuse de l’enfance perdue
Ou au Ciel parmi les anges et tout le bataclan

Dans ton île tu t’en souviens tu jouais à être un autre
Pirate ou soldat mourrant pour de faux
La mort avait le goût sucré des goûters enfantins
Tartines de beurre et chocolat pour le guerrier méritant

La mort avait le goût sucré des goûters enfantins
Il te suffisait d’ouvrir les yeux pour te sentir vivant
Il n’y avait pas de pourquoi ni de comment
Pas de sexe non plus comme les anges et tout le bataclan

Il n’y avait pas de pourquoi ni de comment
Qu’est-ce que je fous là nom de Dieu
Comment habiter tout ce temps qui me reste à vivre
Il commence à faire froid ici

Comment habiter tout ce temps qui me reste à vivre
La chair est triste hélas et j’ai lu tous les livres
Il doit bien y avoir un moyen une solution une recette
Qui permettent de ne pas mourir idiot


La chair est triste mais je ne vois rien d’autre
Que ton corps pour donner un semblant d’être au mien
Si tu savais comme j’ai du mal à me reconnaître
Quand on me croise dans la rue

Si tu savais comme j’ai du mal à me reconnaître
Tant d’années ont passé qu’on finit par se fuir
Ouvre-moi je t’en prie ouvre-toi
Tu es l’océan où je voudrais me perdre

Ouvre-moi je t’en prie ouvre-toi comme
Une fleur un paradis un ciel peuplé d’anges
Offre-moi ton corps ta peau ta peau si neuve
Que je puisse renaître en toi.