samedi 3 octobre 2009

Allo, SOS suicide?


Encore un suicide à France-Telecom. Le vingt-quatrième. L'homme s'est jeté d'un pont. Il s'est écrasé, parce qu'il se sentait écrasé. Il a laissé une lettre, accusant les méthodes de management de l'entreprise.

Curieusement, sur ce sujet, la presse se montre assez modérée. Le Monde comme le Figaro reconnaissent qu'il y a certainement un problème au niveau de l'entreprise, mais c'est pour ajouter ensuite: il y a des facteurs de fragilité personnelle, et la médiatisation des précédents suicides amènent peut-être certains à passer à l'acte.

Traduction: si vous êtes salarié à France-Telecom et que vous vous jetez d'un pont, vous devez y être certainement pour quelque chose!

Et qu'en est-il dans les autres secteurs d'acitivité? Silence radio. Pas de statistiques. Le Figaro reconnaît cependant qu'il y a beaucoup de suicides chez les agriculteurs. Le Monde, lui, évoque un taux de suicides importants dans la police et l'Education Nationale, mais sans donner de chiffres.

Quoi qu'il en soit, vingt-quatre suicides à France-Telecom, c'est révélateur d'un malaise, non? Si le travail tue, c'est qu'il est mauvais. Et plus mauvais encore ceux qui décident pour les autres de l'organiser. Or, qui sont les décideurs? Des énarques, des polytechniciens, des types qui ont fait HEC. Et quelles méthodes ont-ils apprises pour mener ainsi les gens au désespoir? On aimerait bien le savoir. On aimerait surtout que ces gens-là ouvrent les yeux sur ce qu'ils ont mis en oeuvre.

Bref, leur demander d'être un petit peu plus humain. Mais n'est-ce pas trop leur demander?

En tout cas, une chose est sûre: le bonheur, ce n'est pas simple comme un coup de fil!

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