jeudi 16 avril 2009

Ellénore, mon amour.


Adolphe de Benjamin Constant compte parmi mes livres préférés. Ecrit en 1816, on le cite souvent en exemple pour évoquer la passion romantique. De quoi s'agit-il? De trois fois rien... Adolphe, 24 ans, tombe amoureux d'Ellénore, une femme qui a dix ans de plus que lui, une certaine fortune et un mari comme on en fait encore aujourd'hui: doux, aimant, mais un peu ennuyeux. Et après? Après, Adolphe ne tient plus vraiment ses promesses, la passion le quitte, etc. Mais Ellénore, elle, s'est enflammée pour toujours! Et elle ira jusqu'au bout. Jusqu'à l'abandon de soi. Jusqu'à la mort, cet autre rivage de l'absolu.

J'ai revu aujourd'hui l'adaptation filmique de Benoît Jacquot, avec Isabelle Adjani dans le rôle d'Ellénore. Ce film est sublime. Sublime et silencieux. Epuré. Comme le style de Benjamin Constant. Beaucoup de plans rappelant l'atmosphère de certains tableaux romantiques. Musique de Schubert, je crois. Toujours le même thème, revenant comme une obsession au fil des séquences. Jacquot filme Adjani comme s'il en était amoureux. Et nous, modeste public, on en reste baba, le coeur serré, les yeux humides devant tant de délicatesse et d'émotion. Adjani crêve l'écran. Et elle en crêve, d'ailleurs, à force d'aimer trop et de ne pas se sentir aimé. Quant à Adolphe, eh bien... Il ne lui reste plus qu'à pleurer. S'il lui reste encore assez de larmes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire