lundi 23 mars 2009

Pudding is not fooding.



Je l'avoue à ma honte: j'aime et j'adore le pudding!

Il y a une poignée d'années, quand j'étais encore parisien, je me serais damné pour trouver un pudding dans telle ou telle pâtisserie. Comme ont dit, j'avais mon réseau: une officine près de l'Odéon, une autre dans le neuvième, une autre encore dans ma petite banlieue qui fleurait bon le chiendent célinien.

Aujourd'hui encore, il m'arrive de céder à la tentation. Mais les bons puddings se font rares, et puis quand on a avalé cette chose à l'heure du goûter, l'estomac se met à faire de la résistance passive quand arrive le diner. Un pudding ne se digère pas: c'est lui qui vous digère! Et cela peut prendre du temps, beaucoup de temps... De là à penser que le pudding favorise la méditation, il n'y a qu'un pas... Mais, jusqu'à preuve du contraire, je ne me souviens pas avoir vu un moine tibétain ingérer un pudding!

En fait, ce qui me plait dans ce gâteau, c'est qu'il est fait de tous les autres. Le pudding est à la pâtisserie ce que le compost est au jardinage, mais à la différence du compost, c'est une matière dernière, quelque chose dont on ne peut pas se reservir, parce que justement le pudding est fait de toutes les pâtisseries invendues.

Moi, en matière de gâteaux, j'aime tout sans exception. Mais comme j'aime tout, j'ai du mal à choisir. Le pudding, lui, m'offre la possibilité de choisir tout. Brioche rassie, vieille religieuse, baba dépassé, millefeuille effeuillé, etc, tout peut entrer dans la confection d'un pudding. Il suffit de bien mélanger, de malaxer, de compacter, puis de donner à l'ensemble la belle apparence d'un gâteau en moulant la chose dans du chocolat ou en l'aglutinant avec du sirop de sucre.

Commence alors la dégustation... Ici, un vague goût de Paris-Brest; là, quelque chose comme un relent de kirsch; ici encore, le goût suave d'une vieille pâte d'amande... Bref, un florilège de saveurs!

Ajoutons à cela que le pudding a des vertus nutritives qui réchauffent en hiver et que c'est un gâteau pas cher, mais alors pas cher du tout - comparé à ces nutriments snobs qu'on appelle fooding, et qui font un tabac auprès des bobos de Saint-Germain.

Bref, mangez et faites manger autour de vous du pudding. Bientôt, la crise aidant, il ne nous restera plus que ça. Alors, préparons-nous! Apprenons à manger du pudding.

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